EDITORIAUX: Interview avec Mme de Pompadour


Nous vous presentons une interview imaginaire composée avec des vraies phrases de Madame de Pompadour, tirées de ses lettres.

Du livre de Mario Frejaville: “Madame de Pompadour m’a dit...”
Grâce à la gentile concession de l’editeu Schena e da la très gentile Mme Angelina Frejaville.
Mario Frejaville: "M.me de Pompadour mi ha detto ..." - Schena Editore
L. 30000
Viale stazione 177 - 72015 fasano (BR) tel. 080-4414681 - www.schenaeditore.com



Avant de prendre congé de la seduisante protagoniste de ce livre, j’ai voulu l’interviewer à Versailles, dans la sérenité du passé et dans la lumière de sa inégalée beauté. Versailles pouvait être le Monument à l’unité nationale française, vieille de plusieurs siècles, mais elle fut utilisée comme Olympe de la Monarchie, avant d’être definitivement transformée en Temple de l’histoire de France et de ses Gloires rappelées et recueillies dans les infinites oeuvres d’art des ses merveilleuses Galéries. La grandeur de Louis XIV et la médiocrité de Louis XV firent de Versailles le Palais de l’Amour et de la Femme: à partir de la jeune duchesse de La Vallière à Mme de Montespan; de Mme de Maintenon à Mme de Mailly, de Vintmille, de Laurangais; de Mme de Châtouroux à la même Madame de Pompadour, et, pour finir, Madame du Barry.

La confirme vien de la grande Salle de Vénus, avec ses fresques representant les plus grands et tourbillonants amours de l’histoire: de Titus et Bérénice, à Marc-Antoine et Cléopâtre, à Giasone et Médée, à Thésée et Arianne, à Nabucodonosor et Sémiramis à Cyr et sa princesse anonyme.

Dans tout ce carroussel de passion et de jeunesse, qui est ainsi un poeme dédié aux sentiments, à sa virilité, à sa figure autoritaire, le Roi Soleil est répresenté comme un homme qui passe sans probleme des bras de ses amants aux champs de bataille, toujours comme un rapid vainqueur.

C’est dans cette merveilleuse Salle, réservé au culte de la Déesse la plus adorée, que Jeanne-Antoinette a repondu à nos questions avec les mêmes mots qu’elle avait utilisés dans ses meilleurs années. Et c’est encore dans cette Salle, où l’amour vibre de toutes partie, que la Dame de Pompadour me reçoit avec la même veste qui portait pour le portraitiste M. Q. de la Tour.

Son apparition par une des portes situées au fond de la salle jette dans l’ombre la prciosité du milieu qui devient une inutile et pauvre cadre de sa foudroyante beauté. Ses cheveux blondes qui allaient doucement vers le gris, encadraient l’ovale parfait de son visage qui semblait dessiné par une main divine; ils exaltaient la lueur de ses yeux, voilés d’une profonde mélancolie. Le cou et les épaules étaient parfaitement modelées et se profilaient sur son buste soigneusement bien droit en completant sa figure de fleur rare, née comme un miracle d’un artiste inimitable. L’élégance discrète de sa veste en satin met en évidence le style et la personalité unique de la femme qui la porte avec une allure royale et qui, avec un sourir légér, me permet de lui parler pour revivre ensamble un moment de sa vie et pour se rappeler d’elle pour toujours comme un champion de féminité et de l’humaine intelligence.

Madame, la politique a pris une bonne partie de son activité officielle. Pourquoi?
Moi je n’aime pas tellement la politique, mais à cause de ma singulière fortune j’ai étée obligée à l’etudier. Vous vous surprenez qu’une femme s’occupe de toutes ces choses, mais ma situation est particulière en tous cas. J’ai démontré plisieurs fois que les femmes peuvent avoir raison et donner des bons conseils. Si je peux voir la France en paix, le Roi heureux, les sujets tranquilles je pourrai dire d’avoir veçu suffisament. Pour faire de la politique il faut du bon sens et se conduire correctement. Mais la politique n’est pas bonne pour les femmes, car la réflexion n’est qu’un effet de l’âge.

Madame, comment jugez vous les hommes politiques?
L’art d’un homme politique est celle-ci de tromper et de mentir pour le bien de l’État.

Que pensez-vous des nos deux Pays?
L’Italie est le Pays le plus beau d’Europe, mais il est aussi le plus faible. La France est invincible quand on l’attaque chez elle, mais elle n’aime pas beaucoup la mer. J’ose dire qu’elle ne brillera jamais comme puissance maritime.

Les guerres sont vraiment inévitables?
Le mesquin “point d’honneur” est infiniment plus funeste dans les grandes disputes entre les peuples que dans celles des petites familles. La paix est le bien le plus precieux qu’un roi peut donner à ses sujets. L’ambition et la vanité des princes causent la ruine des peuples.

La position “externe” de la Russie et de l’Angleterre envers le reste de la vieille Europe... Votre experience dans le gouvernement, que suggerait-elle?
Il y a cent ans, la Russie était inconnue comme les terres australes. Elle deviendra peu à peu aguerrie et apprendra l’art militaire pour servir les differents puissances qui voudront l’employer; bientôt elle arrivera à battre ses maîtres de façon formidable. On verra peut-être une nouvelle invasione des barbares sortis par les antres de la Sibérie, commandés par un nouvel Attila, ils inonderaient l’Europe. Que Dieu nous en préserve!

En Angleterre il y a seulement les marchands qui veulent la guerre et ils la font déclarer quand ils prefèrent. C’est pour ça qu’il ne faut pas ecouter ce qu’on dit à la Cour mais ce qu’on dit à la Bourse de Londre. Les Anglais sont singulières: ils sont avides, injustes, et donc ils sont les ennemis naturels des autres Pays. Ce peuple est très extremiste: dans le vice comme dans la vertu. Ils détestent les Français avec tout leur coeur, et les Français le détestent à leur tour, ils se font toujours la guerre, même si seulement dans les intentions. Les Athéniens juraient de considerer comme des domaines de leur République tous les lieux où ils plantaient vigne et olivier. Les Anglais ne jurent pas, mais ils se conforment dans la pratique.

À votre avis la Monarchie est toujours préférable à la République?
Un souverain a deux familles, la sienne et la grande famille de l’état, et à cause de ça il a toujours une raison pour souffrir. Dans une Monarchie (absolue) le roi donne un coup de pied à son premier ministre, ceux-là le donne aux grands dignitaires de la Couronne, qui le passent à ses inferieurs. C’est une réaction en chaine parmi les differents ordres du pays, qui s’arrète au dernier des sujets. Dans une république les choses sont très differentes: celui qui occupe la dernière place peut rejoindre la première. Pourtant il y a une sorte d’égalité parmi tous les membres de la société; ils sont citoyens par rapport à la costitution, il n’y a pas de distinction permanent entre eux: ils sont tous nobles et législateurs. Mais je doit observer que c’est une tradiction de toutes assemblée de décider en majorité: quelque fois ça serait mieux de décider en minorité.

Le pouvoir temporal des ecclésiastiques a donné un conditionnement pas toujours positif sur la politique non pas seulement française de votre siècle. Quels sont, Marquise, ses impressions à l’égard de ces ingérences politiques?
Je perçois la réligion mais j’ai des difficultés à respecter ses ministres, sourtout dès qu je les ai connus. Les prêtres veulent que tous les hommes soient leur semblants. Je pense qu’ils sont en majorité vaniteux, ambitieux, mauvais sujet du roi et très mauvais serviteurs de Dieu. Si vous parlez de raison aux ecclésiastiques, ils vous repondent avec un pas de la Bible. J’aimerai savoir si des tels hommes sont dans le monde autant necessaires que incommodes.

Quel futur prévoiez-vous pour la Rome des Papes?
Toute l’Europe regarde aujourd’hui avec surprise un Pape qui ait du bon sens et qui soit philosophe (on parle de Bénédict XIV). Malgré ça il reste un prêtre, pour réspectable qu’il soit. Il me surprend que les roi continuent encore à envoyer des ambassadeurs près des prêtres qui ne peuvent plus faire ni du bien ni du mal. Je pense souvent aux ecclésiastiques et j’imagine que le pauvre Saint-Pierre n’aurait jamais pensé que ses successeurs devaient avoir des ambassadeurs et pouvaient se placertout bonnement au dessus du roi.

Voulez-vous nous dire quels sont Vos sentiments envers la religion catholique?
La religion chrétienne est vraie, sainte et consolatrice: il ne s’agit pas de la détruire, mais d’en éliminer les abuses, couper les rameaux secs, non l’arbre. C’est vrai que la majorité des prêtres peuvent la détruire à cause de leur ambition et de leur intollerance. Moi, je pense qu’ils sont faites pour prier Dieu et non pour gouverner les hommes. J’adore le Seigneur pour sa bonté.

Madame, comment considerez-vous les femmes, du moment que vous pouvez vous considerer la meilleure expression de votre sexe comme beauté, intelligence, style et élégance?
L’ambition des femmes est celle de plaire, mais ainsi elles ne vivent pas. Elles ne peuvent plaire que pour dix-quinze ans et finissent pour négliger l’esprit que doit leur servir pendent toute la vie, pour pouvoir viellir avec sérénité. Les belles femmes inspirent sentiments délicats et sachent raisonner et donner des bons conseils parce que l’intelligence n’a pas de sexe. La seule difference entre les deux sexes c’est que le notre est plus aimable, mais nous sommes beaucoup plus difficiles que les hommes à gouverner.

Madame, Vous êtes une femme superieure, avec une sensibilité élévée, nous ne pouvons pas nous empecher de vous demander un jugement sur l’intelligence humaine et sur les grandes têtes de Votre temps.
Quand Newton impressionna l’Europe avec ses idées sublimes, personne n’aurait jamais pensé qu’une femme française, Émilie de Chatelet, aurait pu non seulement le comprendre mais aussi l’expliquer. C’est la confirme que l’intelligence n’a pas de sexe. Avec Molière est mort le génie comique. Nos auteurs théatrales ne traiten pas que le ridicules, ils devraient attaquer les vices. Nous avons mille auteurs differentes, mais nous n’avons qu’un poete: Voltaire. S’il ne croit pas en Dieu, comme on dit il est pire pour lui. Ça n’empeche qu’il soit un grand homme.

Comment voyez-vous les grands de la nouvelle pensée française et l’ “Encyclopédie”?
Quelqu’un dit que dans le “Dictionnaire Encyclopédique” soient contenues des maximes contraires à la religion et à l’autorité du Roi. Si ça c’est vrai il faut bruler le livre, s’il est faux il faut bruler les calomniateurs. Montesquieu était un grand homme et un bon citoyen. Quelques-unes d’entre ses oeuvres moindres me faisaient jouir beaucoup. Quant à son “Esprit des Lois” je n’avais pas le temps et peut-être même pas la capacité de le lire. Ces lectures approfondies ne sont pas que pour peu de femme. Voltaire a écrit quelque part que les femmes sont capables de faire tous comme les hommes, la seule differance entre nous est que nous sommes plus douces.

Quels sont ses auteurs préférés?
Mon préféré est Voltaire, un homme charmant qui plait et qui persuade tous ceux qu’il veut. Je ne crois pas qu’un homme puisse avor autant d’intelligence, de l’éloquence, de l’humanité. Je suis surprise de sa capacité de produire autant des choses si belles à son âge et qu’il soit si vif et humain; Rousseau est un peu fou, malgré tous ses mérites. Il écrit d’une façon tant singulière et arrogante que je ne me suis pas faite une opinion trop bonne de sa tête. Il essaie d’être extravagant, bourru et grossier avec le même soin que les autre prennent pour se montrer agréables, joyeux et gentiles. Ce n’est pas un auteur pour moi: il est trop serré, hargneux, toujours mordant et polémique. Il ne me plait pas.

Comment alimentez-vous Votre culture?
Je necessite d’une philosophie aimaible, douce, touchante, sans raisonnements, sans argutie d’avocats; sourtout sans mauvais humeur. Je barbouille des cartes, comme tous. Je rédige mes memoires sur ma sorte singulière, sur les avenements que je vis qui sont encore plus extraordinaires. Je la trouve une occupation raisonnable pour une femme qui a dépassé l’âge pour plaire. Tels memoires ne seront publiées qu’après ma morte. Ainsi j’éviterais toutes reproche et des hommes mesquins et détestables, dont je parle dans ma vraie histoire, parce que le morts s’en fichent des vivants.

Marquise - mais je pourrais dire Majesté - le fauteil de Favorite du Roi de France a été satisfaisante pour son ambition, mais elle l’a aussi mise en face de devoirs et situations qu’une femme difficilement assume. Comme avez-vous réagi?
L’ambition est le plus grand des supplices, sourtout dans le coeur d’une femme. Je suis presque à pleurer sur ma folie, mais je ne suis pas encore capable de m’en repentir. Je suis seule, dans le milieu de cette foule de petits hobereaux qui me détestent et que je mépris. La vanité, les grandes aires, la petitesse d’esprit et la fausseté la rendent insupportable.

L’exercice du pouvoir porte à la felicité?
Je plains les grandes de la terre qui sont considérés si heureux. Je pleure souvent sur l’ambition qui m’a portée ici et qui m’y retient: plaindrez-vous ma faiblesse. Il est peu approprié à une femme de parler de ces choses: l’ambition de la plupart de mon sexe est celle de plaire aux hommes.

Quels rapports avez-vous avec la Reine dont laquelle vous êtes Dame de Cour?
La Reine me déteste, elle semble oublier le précepte qui oblige les reines, comme tous les autres, à aimer son prochaine comme soi-même.

Madame, comment avez-vous accuelli le splendeur de la Cour?
Je me suis apperçue d’avoir commis une sottise venant à Cour. Le faste, la grandeure, les plaisirs de ce milieu ne m’enchantent plus. Le charme est terminé et je ne trouve pas dans mon coeur rien d’autre qu’un immense vide que rien peut remplir. Quelque fois je pense de façon differente et j’en suis heureuse: nous ne sommes que des instruments de la Provvidence.

Avez-vous pensé d’abandonner Votre place à côté du Roi?
Je pense tout le temps d’abandoner la Cour et de me retirer pour me consoler avec mes amis, mais ma faiblesse me retient: je déteste ce monde, mais je ne peux pas le laisser.

Et donc... vous vous considerez malheureuse?
S’il y a du bonheur sur la terre, ce n’est pas dans une Cour qu’il faut le chercher; je n’y trouve que des fausses joies, faux plaisirs et faux amis qui menacent de m’assasiner en m’embrassant. Avant j’imaginais inconsciemment que la Cour fut le siège du sourir et du plaisir. C’est plutôt celui des larmes, de moins pour moi.

Comment voyez-vous les fréquenteurs assidus de la Cour?
Quand je considère les baissesses, l’impertinence et le caractère servile dela plupart des courtisans, je trouve beaucoup de difference entre les grands hommes et les “grands seigneurs”. On dirait que les hommes m’echappent pour m’abandoner à un troupeau d’animals en forme humaine, qui m’ennuyent. Probablement je deviendrai vraiement philosophe et après avoir connu la vanité du monde, je finirai pour la mépriser. Je n’ai pas eu un seul instant agréable dès que je suis là. De toute façon, je doit faire contre mauvaise fortune bon coeur, parce que je l’ai voulu.

Madame, avez-vous beaucoup d’amis?
J’ai beaucoup de connaissances, beaucoup de “très humbles serviteurs” et de “très humbles servitrices” que je vois sans aucun plaisir et que je laisse sans aucun chagrin. Les flatteurs sont des sots qui pensent que les autres sont faites comme eux.

Si vous aviez la liberté de choisir, comment utiliseriez-vous Votre temps?
Je ne voudrais d’autre occupation que celle de faire du bien: c’est la seule chose que j’aime. Mon pouvoir est très limité et je ne souffrirais pas de n’avoir encore moins, avec le but de ne vivre que pour moi-même. Les belles dames m’envient et moi, j’envie leur liberté. Voila, l’agréable existence que je souhaite à tous mes ennemis. La misère publique, la haine des ennemis, l’ennuye de la Cour, la mauvaise santé, les rides que je commence à voir sur mon visage, tout, dans un mot, sert à rendre ma situation autant triste qu’on la croit agréable.

Avez-vouz peur de la morte?
Oui, je la crains, mais non pas pour moi, quant pour ceux que j’aime et qui elle m’arrache des bras. J’examine souvent ma conscience: c’est un effect de l’âge. La morte est libération. Une belle femme crains plus la fin de la jeunesse que la mort.

Qu’est-ce que vous attendez encore de la vie?
Rien. Je devais me rétirer de la Cour, mais je suis faible et je ne peut pas la supporter ni l’abandoner. Je n’ai plus le gôut pour ce que j’amais auparavant. Je ne vis plus, je suis morte avant le temps. Tout le monde partecipe à rendre amère mon existence. Autant de haine et d’acharnement général me rendent éxtrémement sensible: ma vie est une morte continue.

Marquise, tout le monde sait que à Versaille, dans le Théâtre de Cour, à côté des acteurs connus vous avez joué des rôles importants dans des oeuvres d’excellents auteurs. Vous vous réputez une bonne actrice ou une grande protagoniste de Votre temps?
La réponse se trouve dans mes letteres: ceux qui ont eu la curiosité et la patience de les lire ont trouvé que la mienne n’est qu’une histoire de vie, brève et intensément veçue, seulement pour la France.


Fin

 

 

 

 

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